OMER ET VALENTINE

Jean dit Fanfan (1820-1891)

Marie Depierris-Lacaze (†1853)

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               Jean dit Omer (1849-1931)                         Georges Moulonguet (1851-1933)

             Valentine Daudirac († 1946)                      Elisabeth Moulonguet (1861-1936)

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                 Louise(1977)    Jean(1879)          Marguerite(1879)  Jeanne(1883)    Henri(1886)


 

André Moulonguet écrit (dans les années 68):

Omer, l’aîné des enfants de Fanfan, naquit à Vidouze et fit comme son frère Georges ses études au lycée de Tarbes. Puis il revint s’installer à Vidouze, et aider son père à la direction de la propriété. Il lui succéda dans ses fonctions de maire qu’il assuma toute sa vie. Il était le seul royaliste de la famille, mais des relations d’amitié personnelle influençaient parfois ses votes en faveur de républicains. Sa bonté le faisait aimer de tous et il ne se fâchait que quand ses hôtes, sans excuse valable, arrivaient à déjeuner après que midi eut sonné.

Il était grand chasseur et racontait volontiers l’histoire du drame de la haie : son père chassait un jour la caille dans un champ ; la chienne se met en arrêt ; une caille part ; Fanfan tire, la caille tombe et un cri de douleur s’élève de l’autre côté de la haie ; c’était une paysanne qui avait reçu quelques plombs dans le dos ; 30 ans plus tard, lui-même chassait dans ce même champ qui lui appartenait ; son chien se met à l’arrêt, une caille s’envole, il tire, la caille tombe et un cri de douleur sort de l’autre coté de la haie ; c’était la fille de la paysanne qui avait reçu quelques plombs dans le bas du dos ; la fille, plus revendicatrice que la mère, demanda qu’Omer lui fît retirer les plombs par un chirurgien…

Omer Moulonguet épousa Valentine Daudirac, dont le père, originaire de Bagnères de Bigorre, exerça de longues années la médecine thermale à Cauterets. Valentine avait deux sœurs : Marie, qui avait épousé Paul Privat éditeur à Toulouse, et Juliette, qui épousa M. Mieussens.

Omer, aîné des Moulonguet de cette génération, adoré de son frère Georges et de ses cousins de Moncaup, tenait son rôle d’aîné avec une autorité indiscutée.

 

Valentine, sa femme, était très pieuse et subit avec patience l’autorité incontestée de son beau-père Fanfan. Douée d’une excellente mémoire, on l’écoutait avec plaisir raconter l’histoires de toutes les familles du pays. Très conservatrice, elle passait beaucoup d’heures à ranger ses armoires, et ne pouvait se décider à rien jeter. C’est dans l’une de ses armoires qu’après sa mort on découvrit une petite boîte avec l’inscription : “ Petits bouts de ficelle ne pouvant servir à rien. ”

 

Magui parle (printemps 98):

Tante Valentine était très pieuse. Elle était toujours enfermée dans sa chambre, à faire ses prières. On la voyait très très peu. Mais quand elle sortait, elle me disait toujours, ce qui m’exaspérait bien sûr : “ Maguy, quand tu vois un jeune homme, soit un peu aimable avec lui. ” Elle voulait m’apprendre à me marier. Moi, intérieurement, je l’envoyais bien sûr paître…

 

Philippe Decaudaveine parle (février 99) :

Vers 1930-1931, je me souviens que grand-père Moulonguet  (Albert) nous emmenait souvent à Vidouze passer la journée. On voyait là-bas les vieux oncles qui me paraissaient d’un âge extrêmement avancé : Omer avec sa barbichette, Georges, Albert mon grand-père… Ils jouaient au billard, et nous, les gamins de 6-7 ans, nous ne devions absolument pas aller traîner dans leurs jambes. Il ne fallait pas aller les déranger lorsqu’ils jouaient au billard, mais il ne fallait même pas aller jouer sous les fenêtres du billard parce que ça les perturbait !

 

Anne Balédent parle (février 99) :

La pièce n’était pas énorme, j’ai souvenir de la pièce qui est restée en billard encore très longtemps après la guerre, le billard occupait toute la place, il ne fallait pas de spectateur. Cette fameuse pièce était entre le vestibule et le salon. Le salon était condamné sauf par l’extérieur, ou bien il fallait passer par la salle à manger : le billard était en plein centre de la maison, mais il ne fallait surtout pas y aller quand « ils » jouaient !