SABINE  ET  DOMINIQUE LAURENS

Dominique Laurens
Dominique Laurens

Pierre-André (1783-1857)

Marie Bouscassé (†1863)

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                 Sabine(1811-1886)                             Paul(1814-1895)                Pierre-Georges(1816- ?)       Jean dit Fanfan(1820-1891)

              Dominique Laurens(1804-1874)    Aminthe Claverie(1827-1907)       sans postérité            Marie Depierris Lacaze(1828-1853)

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Pierre-André Laurens            Anna Laurens

       (1846-1910)                           (1848-1929)

 

René Ancely écrit :

....Sabine (fille de Pierre-André Moulonguet et Marie Duffau-Bouscassé) naît la première en 1811. Un peu avant l’année 1846, un officier de santé, originaire de Montanérès, qui désirait exercer la médecine dans la région, avait été accepté comme pensionnaire par la famille Moulonguet Bouscassé. Une affection réciproque se noua entre Sabine et Dominique Laurens, et ils se marièrent à Moncaup le 21 février 1846.

                  Le nouveau ménage désirait s’installer à proximité de sa famille. Une occasion se présenta à eux pendant les fiançailles, et le 15 octobre 1845, il achetait à M. de Maluquer de Saint Faust, une maison et une propriété à Monpezat, à deux kilomètres de Moncaup. Pierre André Moulonguet et Marie Duffau leur avaient fait don, pour régler partie de cet achat, d’une somme de 12000 frs. Ils en payèrent le solde quatre ans plus tard au moyen du legs particulier qu’ils reçurent de leur oncle Jean Moulonguet n° 5 (Jean Moulonguet Moureu 1780-1849, sans postérité *NDLR).

                  A partir de ce moment, Dominique Laurens exerça la médecine dans la région, et devint certainement un praticien réputé ; il parcourait journellement la campagne avec le break et le cheval ; un peu original, fort distrait, doué d’un certain caractère, il lui arriva, avec ses clients, quelques incidents de route dont le souvenir s’est perpétué dans la famille. Un jour où il avait accordé à une femme une place dans son véhicule, il lâcha un peu trop la bride à son cheval qui buta sur les cailloux et s’abattit. Le choc précipita la dame sur le chemin ; elle se releva meurtrie et gémissante ; mais pour toute excuse, l’oncle Laurens l’apostropha d’une manière un peu véhémente en lui disant en béarnais : « Hé Madame, si j’avais su que vous ne saviez pas vous tenir sur une voiture, je ne vous aurais pas invitée à y monter ! ». Le même humour se retrouvait dans une de ses réponses à un autre client, qui l’arrêta sur la route pour essayer de lui soutirer une consultation. Du haut de sa voiture, Dominique Laurens appuya l’extrémité de son fouet sur le poignet du malade, comme s’il voulait prendre son pouls : « Tu as certainement la fièvre, lui dit-il, va te coucher et je viendrai te voir demain. »

                  L’oncle Laurens n’était jamais à court de répliques, même s’il était dans son tort. L’histoire suivante lui arriva à Tarbes, où il avait été, pour faire sortir du lycée (où ils étaient internes) son fils Pierre André et ses neveux Omer et Georges Moulonguet qui en furent les témoins. Il voulait, ce jour-là, acheter pour sa fille Anna un globe de verre destiné à recouvrir et protéger un bouquet de fleurs artificielles, œuvre de cette dernière. Les trois garçons suivaient donc leur père et oncle chez le marchand de globes ; à cette époque toutes les familles possédaient des pendules sous globe et les magasins des spécialistes étaient fort achalandés ; chez le marchand tarbais, il y en avait même sur le plancher de la boutique. L’oncle Laurens choisissait, comparait, marchandait. Tout à coup, le globe qu’il tenait à la main tomba avec fracas, brisant ceux qui étaient par terre et ne laissant qu’un de ses morceaux en mains de l’acquéreur surpris. Le marchand se mit en colère et voulut rendre Dominique Laurens responsable des dégâts ; mais ce dernier, sans se départir de son calme, accusa le marchand d’avoir voulu lui vendre un globe fendu ; il sortit dignement du magasin suivi des trois collégiens hilares… Et c’est ainsi (conclut Marguerite Lemée) qu’Anna fut privée du globe qui devait recevoir des fleurs artificielles.

                  Dominique Laurens décéda à Monpezat le 29 octobre 1874, et sa femme Sabine le 6 juillet 1886.

                  Dominique et Sabine Laurens eurent deux enfants : Pierre André né en 1846 et Anna en 1849. D’après certains renseignements recueillis de Lili Decaudaveine, ils étaient très économes et ce furent leurs enfants qui modifièrent la maison de Monpezat et lui donnèrent la distribution qu’elle a encore aujourd’hui, à l’exception toutefois de l’aile qui donne sur la terrasse et qui fut à nouveau augmentée et transformée par Albert Moulonguet quand il hérita du domaine.